Dans la rubrique "news", je parlais de mon voyage en Allemagne et cela m'a soudain fait penser à la question de la naturalisation. C'est en effet un sujet toujours intéressant à débattre, surtout qu'à l'heure où nous parlons, les questions concernant les immigrés, les sans-papiers, sont en vogues, mais je n'ai pas l'intention de rentrer dans des sujets politiques houleuses.
Pour ceux qui l'ignoreraient, le droit de naturalisation en France est régie par ce que l'on appelle le droit du sol, donnant la permission à tout un chacun, vivant sur le sol français, d'obtenir la nationalité française. tandis qu'en Allemagne, on jure avant tout par le droit du sang, c'est-à-dire être né de parents allemands. Il s'agit en fait d'une donnée simpliste car en réalité, la loi est un peu plus compliquée. Comme je n'ai pas l'intention d'éterniser la discussion autour de cette question, pour ceux à qui ça intéresse, je vous donne ce lien : http://www.gisti.org/doc/plein-droit/49/allemagne.html
Mettant de côté ses données, la question que je me pose est la suivante : se sent-on appartenir de facto à un Etat, voire même à une nation, même si aucun papier administratif n'atteste notre appartenance à cet Etat ? J'entends par là que l'on peut se sentir proche ou même complètement intégré à un pays même si officiellement, nous ne le sommes pas. Il est peut-être dur de le concevoir pour certains individus qui ne désirent pas ou ne peuvent pas être naturalisés.
Il y a également débat entre les vieilles et les jeunes générations, qui pour elles, le fait d'être naturalisé peut paraître indispensable...ou normal ? Nos parents ou grands-parents ont peut-être voulu la nationalité du pays dans lequel ils vivaient parce que le contexte historique les ont obligé, parce que c'était le seul moyen de faire valoir leur droit d'appartenance, peut-être aussi parce que c'était leur seul moyen d'intégration. Mais pour les jeunes d'aujourd'hui ? Ceux dont les parents n'ont pas été naturalisés, ont-ils le même état d'esprit ? Je ne crois pas qu'il soit juste d'affirmer que parce que les parents ont eu la nationalité, les enfants ressentent la même volonté d'intégration. Après tout les familles immigrées luttent pour garder leur propre culture et les jeune générations peuvent ne pas vouloir adopter une autre nationalité que celle donnée par leurs parents.
Je sais que la coupe du monde est finie mais je crois que le foot est le meilleur exemple pour illustrer ces idées. Le foot est le sport populaire et universel par excellence ; lors de la coupe du monde, on peut se sentir proche de tel ou tel pays, on l'est parce que l'équipe nous plaît mais à y regarder de plus près, on ne peut s'empêcher d'être attaché au pays dans lequel on vit. Ce que je dis ne dois pas non plus être considéré comme un fait automatique, c'est un simple constat. On se sent proche du pays seulement dans l'intérêt du jeu, mais lorsque l'équipe entonne l'hymne national, ne nous sentons pas quelque part fier nous-mêmes alors que dans la vie quotidienne, aucune exaltation pour la patrie ne nous habite ?